mercredi 26 mars 2014

Périple en Patagonie

La Patagonie ... On en a beaucoup parlé, en se disant, en rigolant, que ça allait être l'aventure avec un grand A, qu'on allait avoir froid, qu'on aurait de la pluie ... Et bien ... on a tout eu, et tout de suite, et avec un vent à décorner les guanacos en prime!



Nous quittons donc la Terre de Feu au petit matin, en traversant en sens inverse le détroit de Magellan et prenons la direction de Puerto Natales. Le territoire est immense ; nous longeons les steppes interminables des estancias, peuplées de moutons, guanacos, vaches et chevaux. La route est malheureusement barbelée des deux côtés ; bivouac quasiment impossible dans cette région. Nous décidons donc de pousser directement jusqu'au camping du parc de Torres del Paine où nous débarquons à quelques minutes du coucher du soleil alors que nous n'avons encore jamais déplié la tente qui se trouve sur notre toit ... La tension est palpable dans la voiture alors qu'il commence à pleuvoir ...



Finalement la tente se monte en 5 minutes, mais il manque des morceaux du double toit ! Nous nous couchons avec une légère appréhension, qui se confirmera au cours de la nuit ... Ambiance humide au petit matin donc, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la tente, et le petit-déjeuner, dehors, alors qu'il fait 4°C est plutôt vivifiant !
Nous commençons à prendre la mesure de notre périple à venir ; et oui, on a signé pour 23 jours !


Le parc Torres del Paine
Nous profitons d'une accalmie pour replier la tente (mouillée) et nous réfugier dans la voiture au sec et au chaud ! Entre 2 averses, nous nous lançons dans une balade vers le Lago Grey et son glacier. Et là, nous oublions vite la pluie et le vent lorsque nous apercevons nos premiers iceberg échoués : magnifiques sculptures de glace bleutées avec en prime une petite éclaircie qui nous permet d'apercevoir le glacier au loin et les montagnes enneigées. Quelques minutes plus tard, l'arche d'un des iceberg se rompt...



"On dort où ce soir ?". Bonne question posée par les enfants en sachant qu'il continue de pleuvoir et que la tente n' a pas pu sécher. Pour tout dire, nous sommes un peu dépités ... ! En effet, une nuit dans un hôtel du parc, ça creuse un peu le budget. Mais nous n'avons vraiment pas le choix, mais demain on campe !

La balade du jour nous mènera face au massif granitique Del Paine dont les sommets sont balayés par les nuages. Encore une fois le vent est d'une force incroyable ! La nature, ici, est sans pitié et on se sent vraiment tout petits...





Nous poursuivons notre route dans ce parc immense en nous éloignant du massif montagneux, au milieu d'une steppe autrefois habitée par les moutons pour l'exploitation de la laine. La météo est plus clémente et nous déplions la tente à la Laguna Azul.



Un sympathique gaucho gère un Eco Camp, zone de free camping avec une salle commune. Un cuisinier prépare un repas pour un groupe de passage. Le garde du parc vient boire son café après avoir ramené ses chevaux dans leur enclos et propose aux enfants un petit tour à cheval. Agathe fait amie-ami avec un renard. Les garçons jouent au cricket, pendant que les filles partent en balade. La journée passe tranquillement...




La pluie menace ; nous remballons notre bivouac. Mais une fois l'ensemble empacté, le soleil repointe à l'horizon. On reste, on part ? Aller, on redéballe tout pour une nuit de plus !
Nous quittons ce magnifique parc le lendemain complètement revigorés !




Le glacier Perito Moreno
Le spectacle continue sur la ruta 40 toujours aussi ventée. Nous repassons la frontière et nous atteignons El Calafate en Argentine, pour ne plus la quitter jusqu'à Buenos Aires. Nous attendions cette étape et nous ne sommes pas déçus .
Ce glacier, qui reste stable avec ses 30 km de long, 5 km de large et 60 m de haut, est vraiment très impressionnant; surtout quand des pans de glaces tombent dans l'eau en faisant un bruit de tir d'arme à feu ou lorsqu'on entend la glace craquer. Chacun y va de ses comparatifs, le plus approprié (pour Magali) serait une belle meringue sur une tarte au citron ! Et cette couleur bleue aux endroits où la glace est le plus compactée est vraiment magnifique...


 

El Chalten – Le Fitz Roy
Nous poursuivons notre route au milieu des paysages grandioses de Patagonie. Le vent balaye tout sur son passage et la valise sur le toit est rattrapée de justesse, sa housse de protection déchirée. Nous nous installons pour deux nuits dans une confortable cabanas où les enfants pourront travailler un peu plus à l'aise !




Mais ils n'échapperont pas à la rando du jour pour voir la montagne du Petit Prince, qui a bien voulu se découvrir. L'un des pic du massif a d'ailleurs été baptisé Saint Exupéry.




Bon, là encore c'est splendide, on se répète....En France, nos montagnes sont aussi belles et imposantes mais la différence en Patagonie, c'est l'immensité qui les entoure, la rudesse du climat, les rapaces sans arrêt au dessus de nos têtes et la préservation des sites avec des infra-structures minimales. Nous apprécions aussi l'accueil toujours chaleureux des patagoniens, leur générosité et leur prévenance. Nous sommes vraiment frustrés de ne pas parler espagnol même si Apolline joue parfaitement bien les interprètes.


La Ruta 40 et la RP 25
Nous quittons la Patagonie intérieure, pour rejoindre la côte atlantique et gagner, nous l'espérons, quelques degrés. Mais le chemin sera long pour y parvenir...En effet, la route n'est pas goudronnée et il faut rouler sur une piste caillouteuse et boueuse en temps de pluie avec des ornières et des gros trous partout... Rigolo au début mais vite éprouvant...Pas un chat tout le long de la traversée mais une presque sortie de route et un puma qui impressionne tout le monde !

Avant de longer la côte, nous faisons une petite incursion à l'intérieur des terres pour voir les restes d'une forêt pétrifiée. Le paysage est curieux avec de grandes plaines caillouteuses entourées par des montagnes aux sommets étonnement plats.
Nous campons à la Paloma, au milieu de nulle part. Minuscule camping tenu par un vieux monsieur, ses chiens, son chat qui nous tiendront compagnie.

Cabo Dos Bahias et la Peninsule Valdès
La remontée vers Buenos Aires par la ruta 3 sera longue et monotone au travers la Pampa. La steppe a laissé la place aux dunes puis aux terres agricoles. Les villes argentines que nous avons traversées sont bien tristounettes à l'heure de la sieste. Tout est fermé de 13H à 17H30. Certaines sont industrielles avec les foreuses et les cuves à pétrole à proximité, construites en grandes avenues ventées, d'autres "balnéaires" mais ce n'est plus vraiment la saison des maillots de bain ! Notre difficulté sera de trouver des endroits où dormir; le bivouac étant quasi impossible dans cette région avec notre (fichue) tente (!) et beaucoup de camping fermés ou à l'abandon...


Heureusement, les animaux marins nous auront bien divertis à Cabo dos Bahias et sa colonie de manchots de Magellan, qui remonteront bientôt au large du Brésil. Cette baie, déserte, sera l'occasion de faire notre dernier bivouac, récompensé par un magnifique ciel étoilé avec des étoiles filantes et un lever de lune impressionnant.





Ensuite, nous passerons quelques jours au village endormi de Puerto Piramidès dans la péninsule Valdès. Les baleines n'étant pas au rendez-vous (pas la saison), tout est fermé ou quasi. Nous serons en tête à tête avec les otaries, les éléphants de mer et leurs petits qui vont et viennent dans la mer. Nous ne serons pas déçus de ne pas voir d'orques qui peuvent venir jusque sur le rivage pour en faire leur repas !
 



Nous voilà arrivés à Buenos Aires, pas mécontents de nous séparer de la voiture après plus de 5000 km parcourus et de retrouver la Ville, qui, aux premiers abords, nous paraît très plaisante.
Notre périple aura été intense, éprouvant parfois (voire souvent), mais aura incontestablement marqué notre voyage. Pour résumer, même s'il y a tant à raconter, la Patagonie, c'est grandiose !



Et pour terminer, la tienda sur la coche, mode d'emploi !
(ne marche pas toujours en plein écran a priori ; dîtes nous si vous ne voyez rien ...)