C'est parti pour une expédition de 4 jours dans le sud Lipez, depuis Tupiza jusqu'à Uyuni. Nous sommes accompagnés par Manuel, pilote-guide et par notre "mama", la joyeuse Soledad.
Nous nous installons dans la voiture animée par la musique locale et de l'odeur de feuille de coca que Manuel mâche à longueur de journée, tandis que le toit et le coffre débordent de nos valises, sacs de couchage, jerricans d'essence (pas de station service sur le parcours), bombonne de gaz, cuisinière, eau et vivres (pas de supermarché non plus).
Ce fameux tour est pour nous une sorte d'apogée de notre voyage. Nous l'avons attendu mais aussi redouté en raison de l'altitude et du froid. En effet, nous nous rendons sur l'Altiplano, haut plateau andin avec des altitudes allant jusqu'à 5100 m, sans redescendre en dessous de 3600 m... Mais ce plateau entouré par la cordillère des Andes occidentale d'un côté et la cordillère royale de l'autre offre des paysages minéraux inégalables et bien d'autres surprises...
Nous entrons dans le vif du sujet, dès la sortie de Tupiza : aucune route goudronnée, mais des pistes uniquement sur du "ripio", des cailloux, des gros cailloux, du sable, des ornières, des passages dans l'eau, des montées, des descentes, du désert, pendant 4 jours, ça va secouer ! Mais les pneus du 4X4 sont flambants neufs; Magali est comblée !
Le premier jour est consacré à l'ascension jusqu'au plateau avec premier arrêt à 3950m, puis plus tard à 4690 m et enfin 4855m. On guette le mal des montagnes mais tout va bien hormis l'essoufflement pour des efforts minimes. Pause déjeuner au village de Cerillos avec ses maisons de terre en toit de chaume et première nuit bien au chaud mais sommeil tout de même perturbé par l'altitude.
Nous sommes impressionnés par la richesse de la faune à ces altitudes. Tout d'abord les troupeaux de lamas domestiqués pour leur viande et leur laine. La nuit, ils sont dans leur enclos de pierres pour éviter les attaques des renards, et le jour, ils paissent tranquillement avec leur "bergère" à proximité. Pour les distinguer, ils sont "habillés" de pompons colorés sur les oreilles ou de bavoirs ! Ils cohabitent avec les vigognes, sauvages et protégées, qui nous rappellent les guanacos argentins. Mais aussi des ânes, des nandous, un renard et un viscache (lapin-écureuil aux longues moustaches !)
Le deuxième jour est consacré aux "lagunas" (lacs), qui témoignent de la richesse minérale du pays: la Laguna Hédionda et son acide borique (fort utile dans nos centrales nucléaires), la Laguna Kollpa (détergent) et la célèbre Laguna Verde au pied du volcan Licancabur. Cette dernière renferme de l'acide sulfurique et se colore en vert lorsqu'elle est balayée par le vent... Pas de chance pour nous : pas de vent, pas de vert !
C'est ici que des analyses de roches effectuées par la NASA auraient montré des similitudes avec la planète Mars. A vrai dire, on pourrait vraiment s'y croire !
C'est ici que des analyses de roches effectuées par la NASA auraient montré des similitudes avec la planète Mars. A vrai dire, on pourrait vraiment s'y croire !
Petite pause baignade au salar de chalviri (eau à 37°C) avant d'atteindre notre record d'altitude, 5100 m, à Sol de Mañana (soleil du matin en référence aux premiers âges de la Terre) où règne une forte activité géothermique avec des geysers, des fumerolles et des mares de boue. Les émissions de jets de vapeur sont impressionnantes ; notre chauffeur prend la précaution de nous accompagner entre ces baignoires bouillonnantes.
Le clou du spectacle de cette journée sera la Laguna Colorada (ex-candidate malheureuse aux nouvelles Merveilles du Monde). Ce lac rouge, habité par des centaines de flamants roses, entouré de volcans est sublime en cet fin d'après-midi...
Le circuit est rôdé, et le soir, on retrouve "au refuge" les autres touristes. Nous couchons dans des chambres sommaires emmitouflés sous nos multiples couvertures et pour cette deuxième nuit à plus de 4000 m, un sac de couchage supplémentaire. Tout le monde se retrouve dans une salle commune, pour boire le maté de coca (obligatoire pour tout le monde, même les enfants !) aux vertus multiples; pendant que les "mamas" cuisinent le repas du soir et que les chauffeurs chouchoutent leur voiture dans le froid !
On l'a dit, on est en altitude ; pas question donc de rater une petite sortie nocturne à visée astronomique. Au final, le ciel n'est pas si impressionnant qu'on aurait pu le penser, mais l'appareil photo permet d'en voir un petit peu plus qu'à l’œil nu ...
On l'a dit également, il fait froid la nuit ; aussi, on ne s'attardera pas trop pendant cette sortie !
On l'a dit, on est en altitude ; pas question donc de rater une petite sortie nocturne à visée astronomique. Au final, le ciel n'est pas si impressionnant qu'on aurait pu le penser, mais l'appareil photo permet d'en voir un petit peu plus qu'à l’œil nu ...
On l'a dit également, il fait froid la nuit ; aussi, on ne s'attardera pas trop pendant cette sortie !
Pas de grasse matinée possible à cette altitude ; petit déjeuner à la fraîche...
Nous traversons au petit matin le désert de Siloli et son célèbre arbre de pierre. Mais le plus joli à cet endroit est la cordillère occidentale avec ses lignes pures et ses couleurs douces...
Nous traversons au petit matin le désert de Siloli et son célèbre arbre de pierre. Mais le plus joli à cet endroit est la cordillère occidentale avec ses lignes pures et ses couleurs douces...
C'est à la Laguna Canapa qu'Agathe videra la batterie de l'appareil photo en mitraillant les flamants roses à quelques mètres de nous. Difficile de repartir devant ce magnifique spectacle de la montagne qui se reflète dans l'eau, les flamants roses à nos pieds...
Après le déjeuner dans "la coche", non loin du volcan Ollague encore en activité, nous nous dirigeons vers le salar d'Uyuni, en traversant des plateaux de culture de quinoa (on savourera différemment nos céréales à notre retour !) . Dernière nuit dans un refuge de sel (murs, sommiers, tables, chaises, sol) et première et unique douche chaude !
Le dernier jour sera la cerise sur la cerise du gâteau avec un lever de soleil sur le salar d'Uyuni. Quelques minutes magiques, inoubliables sur ce désert de sel lorsque le soleil apparaît à l'horizon et que l'on voit nos ombres s'étirer sur plusieurs mètres...
Petit-déjeuner aux pieds de l'étonnante "île aux Cactus" d'où la vue sur le salar nous montre son immensité (12000 Km²). Seule une petite partie sert à l'exploitation du sel, qui se renouvelle. Mais il y a un trésor caché sous sa croûte salée : le lithium (autre produit de conditionnement de nos centrales !). Espérons que l'exploitation de cet "or blanc argenté" ne viendra pas gâcher, à l'avenir ce beau spectacle...
Nous ferons la traditionnelle pause sur le salar pour les photos "fun", tandis que nous voyons notre mama armée d'un gant de cuisine plonger son bras à travers la surface pour ramener des cristaux de sel; beaux souvenirs qui vont alourdir les valises !
C'est, fatigués mais comblés, que notre périple s'achève à Uyuni. Nous quittons avec émotion Manuel et Soledad, qui nous auront chouchoutés durant ces 4 jours intenses.
Nous enchaînons par 12 heures de bus de nuit sur une route chaotique et arrivons à La Paz au petit matin. Nous y attendons nos amis ébroïciens pour faire un bout de chemin ensemble en Bolivie et au Pérou.
