mardi 4 mars 2014

L'Île de Pâques ... !
Nous voilà sur une minuscule île façonnée par 3 volcans, perdue dans la Pacifique, après un atterrissage sur ce qui serait la plus grande piste du monde ! En effet, ce sont les américains qui l'ont construite afin d'accueillir (si besoin) leur navette spatiale. Plus tout à fait d'actualité, mais la piste est restée ...

L'étape est pour nous à double tranchants : nous l'avons tellement imaginée, vue, rêvée ... avant d'arriver, que nous redoutons d'être un peu déçus, l'effet de surprise étant forcément amoindri. On verra bien ...


Notons au passage que nous avions un peu - c'est pas peu dire - tanné les enfants avec le fameux point antipodal de la France (le point le plus loin sur le globe terrestre) qui se situe au large de la Nouvelle-Zélande. Le passage de ce point lors de notre vol vers Papeete a donc marqué le milieu géographique de notre voyage ... et le début de notre retour, ce qui ne nous ravit pas franchement ...  L'Île de Pâques n'est donc déjà plus tout à fait au bout du monde !

Honga Roa est l'unique ville de l'île avec 6500 habitants et quelques grandes tortues de mer qui se baignent dans le port et aux abords des 2 minuscules plages de la ville!
Nous sommes au Chili mais ici les "rapa nui", peuple indigène, revendiquent fortement leur origine polynésienne. On y parle espagnol et l'afflux récent de chiliens du continent (pas vraiment apprécié par les pascuans de souche) apporte un mélange culturel original.
Apolline se lance avec courage dans son rôle d'interprète et se débrouille très bien avec toute la famille derrière qui attend la traduction.
Nous logeons dans un bungalow très sympas à quelques mètres de la mer, réservé il y a un an (!), annulé par la propriétaire 3 jours avant notre arrivée, puis, à nouveau disponible une fois à l'aéroport, après un méli-mélo avec une autre location réservée en catastrophe la veille de notre arrivée ! Tout s'arrange dans le sourire avec des bouquets de fleur autour du cou ... 

On se sent vraiment bien sur ce confetti (jolie comparaison employée par le Lonely) et c'est avec une certaine impatience que nous attendons la rencontre avec les fameux moais. Le temps en effet de récupérer du décalage horaire : 5 heures avec Tahiti, donc seulement 6 heures avec la France, soit la même heure qu'à Montréal ! Un mystère de plus pour cette île que nous n'avons pas réussi à éclaircir ...

Nous débutons notre visite par une balade en VTT, pratique sur les chemins caillouteux mais aussi sportive car ça monte et ça descend pas mal le long de la côte ouest ; pas facile pour tout le monde, mais ça passe ! La vue est très belle sur l'océan avec les vagues qui viennent s'éclater sur les falaises.

Nous voyons nos premiers Moaïs, imposantes statues représentant les ancêtres, dressées sur un ahu (sépulture), dos à la mer, et ayant un rôle protecteur sur la tribu.

Nous poursuivrons nos découvertes en voiture avec la visite des principaux sites où les Moaïs sont debout. Du lever au coucher du soleil, ces statues sont photogéniques dans un magnifique cadre naturel encore préservé.

En effet, aucun site n'est entouré par des barrières de protection. Mais le nombre croissant de touristes menace la préservation des sites touchés par l'érosion naturelle et l'intrusion des centaines de chevaux sauvages qui parsèment l'île.

La visite de la carrière où était taillés les moais est impressionnante par leur nombre, leur taille, leur forme et le mystère demeure (ou bien entretenu ?) sur leur mode de déplacement. En effet ces statues pèsent plusieurs tonnes, mesurent de 2 à 10 mètres et ont été acheminées dans toutes les parties de l'île qui est loin d'être plate!
 
Nous nous en rendrons compte en découvrant de nombreux sites le long de la côte où les moais sont finalement surtout couchés ou en ruines tout comme les villages, résultats de conflits entre les tribus. 

Après une journée de repos forcé pour cause de pluie battante, nous sommes montés à l'un des volcans (Rano Kau) dont le cratère rempli d'eau et recouvert de roseaux est exceptionnel.

A cet endroit, entre le volcan et la falaise à pic de 400 mètres se situe un village cérémoniel voué à Maké Maké dieu oiseau, où était pratiqué le rite de l'homme oiseau (faisant suite à la période des moais) dont les traces sous formes de peintures ou gravures (ptéroglyphes) sont aussi éparpillées sur toute l'île.
Nous ne nous attendions pas à découvrir autant de choses, l'île étant en fait un immense site archéologique à ciel ouvert.
Nous terminerons notre séjour en compagnie de Patrice, breton d'origine mais rapa nui d'adoption, qui connaît l'île comme sa poche. Il nous mènera au Maunga Terevaka, point culminant de l'île au dessus du plus jeune volcan d'où nous aurons une vue à 360° sur l'île et le Pacifique à couper le souffle ! 


Puis sur la côte sauvage du nord accessible uniquement à pieds ou à cheval où il nous fera découvrir des moais cachés, des ptéroglyphes, des ruines de villages, des grottes, tout en nous contant l'histoire ancienne et plus récente du peuple rapa nui.
 
Récompense de cette marche de 17 km (plus de 1000m de dénivelé), un bon bain sur la plage de sable rose d' Anakéna, surplombée par de très beaux moais avec leur coiffe.  
Intarissable, Patrice nous fera profiter sur le chemin du retour (en voiture) des quelques moais que nous n'avions pas encore vus ! Journée inoubliable de ce voyage, merci Patrice !
C'est avec un petit pincement au coeur que nous quittons l'Ile de Paques. Cette étape, très attendue, nous a vraiment comblés. Mais elle marque aussi une avancée certaine dans notre voyage et nous "attaquons" déjà l'Amérique du Sud, équation à multiples inconnues...!